Website Statistics Extrait n3 Emile ZOLA LAssommoir 1876 5 1 Trois semaines plus tard vers onze heures et demie un jour de beau soleil Gervaise et Coupeau louvrier zingueur mangea

Extrait n°3. Emile ZOLA, L'Assommoir, 1876.
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Trois semaines plus tard, vers onze heures et demie, un jour de beau soleil, Gervaise et Coupeau,
l'ouvrier zingueur, mangeaient ensemble une prune, à l'Assommoir du père Colombe. Coupeau, qui
fumait une cigarette sur le trottoir, l'avait forcée à entrer, comme elle traversait la rue, revenant de
porter du linge ; et son grand panier carré de blanchisseuse était par terre, près d'elle, derrière la petite
table de zinc.
L'Assommoir du père Colombe se trouvait au coin de la rue des Poissonniers et du boulevard de
Rochechouart. L'enseigne portait, en longues lettres bleues, le seul mot: Distillation, d'un bout à
l'autre. Il y avait à la porte, dans deux moitiés de futaille, des lauriers-roses poussiéreux. Le comptoir
énorme, avec ses files de verres, sa fontaine et ses mesures d'étain, s'allongeait à gauche en entrant;
et la vaste salle, était ornée de gros tonneaux peints en jaune clair, miroitants de vernis, dont les
10 cercles et les cannelles de cuivre luisaient. Plus haut, sur des étagères, des bouteilles de liqueurs,
des bocaux de fruits, toutes sortes de fioles en bon ordre, cachaient les murs, reflétaient dans la glace,
derrière le comptoir, leurs taches vives, vert-pomme, or pâle, laque tendre. Mais la curiosité de la
maison était, au fond, de l'autre côté d'une barrière de chêne, dans une cour vitrée, l'appareil à distiller
que les consommateurs voyaient fonctionner, des alambics aux longs cols, des serpentins
descendants sous terre, une cuisine du diable devant laquelle venaient rêver les ouvriers soulards.
A cette heure du déjeuner, l'Assommoir restait vide. Un gros homme de quarante ans, le père
Colombe, en gilets à manches, servait une petite fille d'une dizaine d'années qui lui demandait quatre
sous de goutte dans une tasse. Une nappe de soleil entrait par la porte, chauffait le parquet toujours
humide des crachats des fumeurs. Et du comptoir, des tonneaux, de toute la salle, montait une odeur
liquoreuse, une fumée d'alcool qui semblait épaissir et griser les poussières volantes du soleil.
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Emile ZOLA, L'Assommoir, 1876.
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