Bonjour, pouvez vous m'aider à résoudre ces questions ?
°Quels sont les éléments communs au texte et à l'image? Justifiez votre réponse par des indices précis
°Quelles impressions suscite en vous ce photogramme de la série Real Humans? Quels liens pouvez - vous faire entre cette image et le discours de Majhina dans le texte ?Pourquoi?
Voici le texte intégral :
Majhina leva vers lui ses pupilles d'or.
Les lignes qui parcouraient sa peau étaient devenues si claires qu'elles semblaient un simple maquillage destiné à souligner la finesse de ses traits.
5 - O mon maitre, nous, parumains, devrions penser quelque chose de vous?
Ne fais pas l'idiote... Réponds-moi, je t'en prie. On n'a jamais parlé de ça.
Elle inclina la tête sur le côté.
10 - Ça a un rapport avec ton enquête ou c'est de la simple curiosité?
- Simple curiosité.
Majhina acheva de décortiquer sa crevette et la croqua.
Dekcked ne se lassait pas de la regarder manger. Chacun de 15 ses gestes était gracieux.
16- Eh bien, quand ils nous invitent au restaurant, nous ado-
rons les humains. Le reste du temps, nous les servons. Pour
nous, ils sont un peu à l'image de Dieu. Tu ne peux quand
même pas l'ignorer, ô Seigneur! Nous vous devons la vie. La
20 conscience que certains des tiens nous dénient¹. Cette exis-
tence fastueuse² également...
Elle désigna la salle de ses longs doigts. Alexis se sentit rougir.
- Vous avez beaucoup de chance, reprit-elle. Vous, 25 humains, ne pouvez contempler votre créateur. Aussi vous pouvez l'imaginer parfait. Pour nous, c'est évidemment plus malaisé... Mais nous sommes indulgents³ et je dois recon- naître que certains parmi vous ne sont pas trop déplaisants.
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- Tu nous méprises?
- Il me semble que ce sont plutôt les humains qui nous méprisent, parce qu'en définitive nous vous dérangeons bien plus que vous ne voulez l'admettre. Même si vous feignez de l'ignorer, vous avez besoin de nous pour savoir que vous
existez. Les parumains sont le miroir déformant de votre 35 humanité...
Alexis piqua sans conviction un encornet. Il comprenait l'ironie blessante dont faisait preuve Majhina. Le garçon emplit leurs verres et Dekcked but une gorgée de vin. De nouveau, son incomparable saveur l'étourdit. Il était sublime, 40 comme tout ce qui se trouvait sur cette table, comme tout ce que les privilégiés de Felicidad consommaient au quotidien. [...]
Insoucieux des clients présents dans la salle, Alexis tendit la main et la posa sur celle de la parumaine. Å son grand sou- 45 lagement, elle ne la retira pas. Il effleura son sixième doigt, si fin, si fragile qu'on l'aurait cru moulé dans une matière précieuse et translucide.
Pardonne ma maladresse. Dis-moi, comment se fait- il qu'indépendante d'esprit comme tu l'es, tu acceptes les 50 conditions de vie qui te sont imposées?
Les pupilles de Majhina se contractèrent. Au centre des grands iris dorés ne subsistait qu'un point noir de la taille d'une tête d'épingle.
- Je n'ai pas le choix, Alexis. Derrière chaque «oui» que je 55 profère, un «non» se dissimule. C'est comme s'il y avait deux personnes en moi. La première, celle qui s'est construite peu à peu - parfaitement libre-, pense, juge et critique. La seconde, celle qui prime, celle qu'on m'a imposée, est sou mise. Socialisée, si tu préfères.
60 - Je ne préfère rien. Et tu parviens à faire cohabiter les deux?
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- Je n'ai pas le choix non plus. La plupart du temps, je réussis à étouffer la première voix car sinon, c'est une caco-
phonie insupportable là-dedans. Majhina désigna son crâne et ajouta:
- Votre perversité est sans limites. Vous voulez que les
parumains soient des objets et, dans le même temps, vous exi-
gez qu'ils se reconnaissent eux-mêmes comme des objets. End'autres termes, vous voulez que nous désirions ce que vous, 70 humains, vous désirez: notre esclavage. La seule position tenable est la révolte - ou la folie. Et puisque nous n'avons pas droit à la révolte, que nous reste-t-il, selon toi?
Dekcked n'osait plus prononcer un mot, surpris par tant de véhémence¹, par l'acuité de ces propos.
75 - Vous ne vivez pas avec nous, reprit-elle, aussi vous ne pouvez pas savoir ce que nous savons. Le gouvernement et Génégène se gardent d'ailleurs bien de communiquer l'in- formation aux médias - qui de toute manière ne s'y intéres- seraient pas!
- Quelle information?
Bien des nôtres basculent dans la démence, écartelés entre ces deux personnalités que nous sommes contraints de faire coexister. N'as-tu pas remarqué le taux de rempla- cement du personnel parumain dans tous les organismes qui les emploient?
- Si, bien sûr. Ils sont recyclés afin de travailler dans les usines et...
Ils ne sont pas recyclés, comme tu dis si bien, ils sont systématiquement réformés! Bel euphémisme pour taire la 90 réalité: on les abat comme des chiens puis on les incinère!
Alexis Blêmit.
Piece jointe l'image
MERCI D'AVANCE
