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Document A:
Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j'aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J'éprouve un sentiment libre d'inquiétude !
Prestige de mon cœur ! je crois voir s'exhaler¹
Des arbres, des gazons, une douce tristesse :
Cette onde² que j'entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m'appeler.
Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
Ici, loin des humains! - Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l'herbe printanière,
Qu'ignoré je sommeille à l'ombre des ormeaux³ !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts5, ornements d'un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d'un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes vœux offerts!
À quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D'autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j'entretiens les déserts.
Chateaubriand, « La Forêt », Tableau de la nature, 1828.
1. Se répandre, s'échapper. 2. Eau. 3. Jeunes ormes (arbres).
4. Dômes. 5. Plantes à fleurs jaunes et odorantes.






Qui s’exprime dans ce poème , donne 3 justification