Website Statistics Texte ltlt Accepter dêtre un homme gtgt Victorine Angélique GenèveRumilly La mort dAntigone XIXe siècle Le roi Créon a condamné Antigone à mort parce quelle na

Texte << Accepter d'être un homme >>
Victorine Angélique Genève-Rumilly, La mort d'Antigone, XIXe siècle).
Le roi Créon a condamné Antigone à mort parce qu'elle n'a pas respecté ses ordres. Son fils, Hémon,
est le fiancé d'Antigone.
HÉMON entre en criant. - Père !
CRÉON court à lui, l'embrasse. - Oublie-la, Hémon ; oublie-la, mon petit.
HÉMON. - Tu es fou, père. Lâche-moi.
CRÉON le tient plus fort. - J'ai tout essayé pour la sauver, Hémon. J'ai tout essayé, je te le jure.
Elle ne t'aime pas. Elle aurait pu vivre. Elle a préféré sa folie et la mort.
HÉMON crie, tentant de s'arracher à son étreinte. - Mais, père, tu vois bien qu'ils l'emmènent !
Père, ne laisse pas ces hommes l'emmener !
CRÉON. - Elle a parlé maintenant. Tout Thèbes sait ce qu'elle a fait. Je suis obligé de la faire
mourir.
HÉMON s'arrache de ses bras. - Lâche-moi !
Un silence. Ils sont l'un en face de l'autre. Ils se regardent.
LE CHŒUR, s'approche. - Est-ce qu'on ne peut pas imaginer quelque chose, dire qu'elle est folle,
l'enfermer ?
CRÉON. - Ils diront que ce n'est pas vrai. Que je la sauve parce qu'elle allait être la femme de
mon fils. Je ne peux pas.
LE CHŒUR.- Est-ce qu'on ne peut pas gagner du temps, la faire fuir demain ?
CRÉON. - La foule sait déjà, elle hurle autour du palais. Je ne peux pas.
HÉMON. - Père, la foule n'est rien. Tu es le maître.
CRÉON. - Je suis le maître avant la loi. Plus après.
HÉMON. - Père, je suis ton fils, tu ne peux pas me la laisser prendre.
CRÉON. - Si, Hémon. Si, mon petit. Du courage. Antigone ne peut plus vivre. Antigone nous a
déjà quittés tous.
HÉMON. - Crois-tu que je pourrai vivre, moi, sans elle? Crois-tu que je l'accepterai, votre vie? Et
tous les jours, depuis le matin jusqu'au soir, sans elle. Et votre agitation, votre bavardage
, votre
vide, sans elle.
CRÉON. - Il faudra bien que tu acceptes, Hémon. Chacun de nous a un jour, plus ou moins
triste, plus ou moins lointain, où il doit enfin accepter d'être un homme. Pour
toi, c'est
aujourd'hui... Et te voilà devant moi avec ces larmes au bord de tes yeux
et ton cœur
qui te fait
mal - mon petit garçon, pour la dernière fois... Quand tu te seras détourné
, quand tu auras
franchi ce seuil tout à l'heure, ce sera fini.
Jean Anouilh, Antigone, Éditions de la Table ronde, 1946
L
5.aDans le dialogue entre le cœur est créant (Ligne 15 à 21) repérer deux expressions répétées par l’un, puis par l’autre

b) Quel fait la répétition du cœur, produit-elle ?

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