Website Statistics En 1955 Louis Aragon consacre un poème en lhommage des 23 du Mont Valérien gtrésistants de la FTPMOI fusillés et décapités par la gestapo en 1944 Il sagit dun é

En 1955, Louis Aragon consacre un poème en l'hommage des « 23 du Mont Valérien »>,
résistants de la FTP-MOI fusillés et décapités par la gestapo en 1944. Il s'agit d'un éloge
funèbre
, qui fut publié pour la
première fois à la une du journal communiste L'Humanité sous
le titre de Groupe Manouchian. Ces 23 « étrangers et pourtant frères » furent condamnés et
fusillés par les nazis qui avaient placardé la tristement célèbre Affiche rouge sur les murs de
Paris. Pour écrire ce poème, Louis Aragon s'est inspiré de la dernière lettre écrite par Missak
Manouchian (panthéonisé en 2024) à sa femme avant d'être fusillé.
Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans
Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants
Nul ne semblait vous voir Français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos Morts pour la France
Et les mornes matins en étaient différents
Tout avait la couleur uniforme du givre
A la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
Louis ARAGON Strophes pour se souvenir - 1955
Qui parle dans ce poeme ?

Répondre :

Bonjour,

C'est le poète qui parle et il s'adresse aux résistants de l’affiche rouge.

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