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Hémon traversait le palais, son cœur battant la chamade. La nouvelle de la mort d'Antigone l'avait frappé comme un coup de tonnerre. Sa fiancée, celle qu'il aimait plus que tout, avait été condamnée à mort par son propre père, Créon. La colère et la tristesse se disputaient en lui, et il savait qu'il devait confronter son père.
Il entra brusquement dans la salle du trône. Créon était assis, le visage fermé, entouré de conseillers. Hémon s'arrêta devant lui, le regard brûlant de rage.
Hémon : "Père ! Qu'as-tu fait ? Antigone est morte à cause de toi !"
Créon leva les yeux, surpris par l'entrée soudaine de son fils.
Créon : "Hémon, tu oublies à qui tu parles. Elle a violé la loi et en a payé le prix."
Hémon : "La loi ? Quelle loi peut justifier une telle cruauté ? Elle voulait seulement honorer son frère."
Créon se leva, son visage durci par l'autorité.
Créon : "Elle a défié l'ordre établi. Elle a semé le trouble dans la cité. J'ai fait ce qui devait être fait."
Hémon serra les poings, tentant de contenir sa colère.
Hémon : "Ce que tu as fait, c'est tuer une innocente. Tu as laissé l'orgueil guider ta main, non la justice."
Créon : "Tu es jeune, Hémon. Tu ne comprends pas encore les responsabilités d'un roi."
Hémon : "Non, père. Ce que je comprends, c'est que tu as perdu ton humanité. Tu as sacrifié l'amour et la compassion sur l'autel de ton pouvoir."
Créon resta silencieux un moment, ses yeux scrutant ceux de son fils.
Créon : "Qu'attends-tu de moi ? Que je revienne sur ma décision ? Antigone est déjà morte."
Hémon : "Il est trop tard pour elle, mais pas pour toi. Reconnais ton erreur. Montre au peuple que tu es capable de compassion et de sagesse. Ne laisse pas ton règne être marqué par cette cruauté."
Créon : "Et que veux-tu que je fasse, Hémon ?"
Hémon : "Honore sa mémoire. Fais savoir à Thèbes que même dans la mort, Antigone a apporté un changement. Que sa bravoure ne sera pas oubliée."
Créon : "Tu me demandes de reconnaître que j'ai eu tort ?"
Hémon : "Oui, père. C'est la seule façon de retrouver un semblant d'humanité. Antigone ne doit pas être morte en vain."
Créon soupira, le poids de la couronne pesant lourdement sur ses épaules.
Créon : "Peut-être as-tu raison, Hémon. Peut-être ai-je laissé mon orgueil guider ma main. Mais il est trop tard maintenant."
Hémon : "Il n'est jamais trop tard pour changer. Montre au peuple que tu es un roi juste et humain. Fais en sorte que la mort d'Antigone ne soit pas oubliée."
Créon, la voix tremblante : "Je... je ferai ce que je peux. Pour toi, pour elle."
Hémon : "Merci, père. Pour Antigone."
Les deux hommes se regardèrent en silence, unis dans leur douleur. Hémon savait que le chemin serait long, mais il espérait qu'ils pourraient trouver une voie vers la rédemption. Le vent soufflait doucement à travers les fenêtres du palais, comme une promesse de renouveau pour Thèbes.