Website Statistics Imaginez quAntigone raconte son histoire à une personne qui serait enfermée avec elle dans son tombeau Ecrivez cette histoire

Imaginez qu'Antigone raconte son histoire à une personne qui serait enfermée avec elle dans son tombeau. Ecrivez cette histoire

Répondre :

Aslili

Réponse :

Explications :

Dans le silence oppressant et l'obscurité humide du tombeau où nous sommes enfermées, toi, étranger à mon histoire, et moi, condamnée à mourir pour avoir osé défier le roi, je vais te raconter pourquoi je suis ici, dans cette froide caverne de pierre. Écoute bien, car c'est l'histoire d'une révolte, celle d'une simple mortelle contre les lois des hommes.

Mon histoire commence avec la mort de mes frères, Étéocle et Polynice, tués l'un par l'autre dans leur lutte pour le trône de Thèbes. Après leur mort, Créon, notre oncle, s'est proclamé roi. Il a ordonné des honneurs funéraires pour Étéocle, qui avait combattu pour défendre Thèbes, et a décrété que Polynice, le rebelle, serait laissé sans sépulture, son corps jeté en pâture aux bêtes et aux oiseaux, une âme errante sans repos.

Mais comment pouvais-je accepter cette injustice ? Polynice était certes rebelle, mais il était mon frère, et aucun homme, pas même un roi, ne devrait avoir le pouvoir de condamner une âme à une telle torture. J'ai donc pris la décision de lui rendre les derniers rites, de lui offrir la paix que la loi de Créon lui refusait.

Une nuit, sous le voile de l'obscurité, je suis sortie et j'ai recouvert le corps de Polynice de terre, murmurant les prières dues. C'était un acte de piété, de loyauté envers ma famille. Mais dès l'aube, j'ai été capturée et amenée devant Créon.

Lorsqu'il m'a confrontée, j'ai revendiqué mon acte sans hésiter, sans peur. Je lui ai dit que les lois des dieux sont plus grandes que les lois des hommes, et que son édit était une offense non seulement à ma famille mais à la justice divine. Créon, furieux de mon insolence et de mon défi, a ordonné ma mort. Il a décrété que je serais enfermée vivante dans un tombeau de pierre, pour que je médite sur ma rébellion contre son autorité.

Et ainsi me voici, avec toi, dans ce froid sanctuaire de la mort, attendant que le destin achève son œuvre. Mais même dans l'ombre de la mort, je ne regrette rien. J'ai agi selon ce que mon cœur et les dieux me dictaient être juste. Mourir pour ce que l'on croit, n'est-ce pas là une véritable victoire ? N'est-ce pas mieux que de vivre sous le joug de lois injustes ?

Oui, dans le silence de ce tombeau, j'attends. Que ce soit les dieux ou la faim qui viennent à moi, je suis prête. Je te laisse mon histoire, étranger, peut-être survivra-t-elle à travers toi, peut-être enseignera-t-elle aux hommes à venir le prix de la vertu et la force des lois immuables de la justice et de la piété.

Alors, dans cette nuit éternelle qui sera bientôt la mienne, je ferme les yeux, le cœur tranquille, la conscience en paix, en sachant que j'ai honoré les dieux et ma propre essence jusqu'au dernier souffle.

D'autres questions